Le pardon
Nous le savons tous par expérience, le pardon est loin d’être un acte facile. Et demander pardon est parfois encore plus difficile, car nous devons alors nous reconnaître coupables, ce qui peut être vécu comme une humiliation.
Mais ce chemin difficile, ce chemin de douleur est aussi un chemin de vie et d’amour. Car seul le pardon permet de guérir en profondeur une relation blessée.
Avant d’aller plus, ne nous trompons pas sur ce qu’est le pardon véritable.
Pardonner, ce n’est pas :
- être faible, mais au contraire accueillir l’autre comme un frère
- juger, mais comprendre
- effacer une faute : le passé ne s’efface pas
- Pardonner ne signifie pas oublier. Au contraire, il faut se souvenir de l’offense pour pardonner. Mais, à l’inverse de la vengeance qui refuse l’oubli pour inscrire éternellement une dette de haine, le pardon nous délivre d’elle, nous libère d’un passé qui n’arrive pas à passer. D’où son utilité pour chacun tout au long de la vie.
- justifier : la faute reste une faute, une réalité à supporter mais pas à nier
- négocier à la recherche du coupable. Ce qui compte, ce n’est pas avoir raison, c’est se réconcilier
- de la clémence : où l’on se contente de renoncer à la punition, mais pas forcément à la haine
- embrasser le bourreau de son enfant
Le pardon, c’est :
Cesser de haïr : s’affranchir du désir instinctif de se venger, de punir, c’est renoncer à la vengeance. C’est une victoire sur la haine. Edgar Morin écrit «pardonner, c'est résister à la cruauté du monde», et plus loin il rajoute : «Renoncer au cycle infernal vengeance-punition est tout le problème de la civilisation».
« Voulez-vous être heureux un instant ? Vengez-vous. Voulez-vous l’être toujours ? Pardonnez », disait Lacordaire.
Quand nous subissons une offense grave, une agression, une attaque, notre premier mouvement instinctif est bien souvent celui de nous défendre. Et cette réaction est bien