Il pleut. Et, comme à mon habitude, les jours pluvieux, je sors de ma maison et m’agrippe à l’écorce de l’arbre. Là, au sommet, se trouve une bicoque construite par mes soins, de bois et de feuilles. Je me hisse tant bien que mal jusqu’à l’abri, puis me dresse au centre de la pièce où se trouvent des petits galets et cailloux étalés qui forment un tapis sur le sol en teck. Devant moi de banales étagères de bois faites avec des brindilles et du fil. Je connais cet endroit par cœur : c’es mon monde. L’intérieur, tapi de couleurs lumineuses et joviales, se distingue au milieu du ciel décoloré, et de la pluie. Il y’a du jaune pour le soleil, du rouge pour la chaleur, du bleu pour le ciel, et du vert pour les arbres. Sur les murs, boisés en Ipé, l’ombre des bougies flottantes suspendues au plafond arrondi l’espace. On y distingue également des coquillages marins fixés sur la cloison d’où se dégage une odeur salée. Je ne bouge pas, excepté mes pupilles qui lancent des regards furtifs en direction de l’ouverture donnant sur l’extérieur. Là, je vois les feuilles vertes sur lesquelles glisse des gouttes d’eau. Quelques une tombent sur le rebord de la fenêtre et produisent une tonalité qui vous emporte. On perçoit néanmoins la brutalité du flot qui s’écoule, en fond. Je ferme les yeux, mais je vois. Je ne respire plus, mais je sens. Je ne bouge plus, mais je sais. Tout mon esprit est prisonnier, mais mon corps est là.
Sur les insignifiantes planches placés devant moi, des boites. Du sable blanc, du sel marin, de la noix de coco sucrée, du coton doux, des feuilles de palmiers, des fleurs de bananier, et du silence.
Du silence. Autour de moi, plus aucun bruit, plus aucun mouvement, plus personne. Seul l’eau laisse échapper un son de tranquillité. Seul l’onde laisse deviner une oscillation. Tout en restant immobile, je sens l’exotisme, le tropical. Le sable fin et ardent réchauffe mes pieds. Le soleil de plomb se fait sentir sur ma peau. Sur un déplacement