Le personnage de gargantua jusqu'au chapitre 15
I. Un géant digne des chroniques populaires... ou un simple enfant ? Etude de la dimension carnavalesque
Rappel : naissance prodigieuse, qui poursuit la tradition merveilleuse des chroniques gargantuines * Physique et appétit : le digne fils de son père ! Dix-huit mentons, quantité énorme de lait ingurgité, premières paroles signalant son appétit et motivant son nom, chapitre consacré aux vêtements et vertige des mesures (ou démesure physique), proprement « horrifiques » ... et d’autant plus comiques que l’histoire se situe dans un lieu bien réel, et aux dimensions modestes. * Un personnage burlesque : insistance sur la mesure de la braguette p. 99 et sur les noms donnés à cette partie du vêtement par les nourrices p.125, sur le caractère flegmatique des fesses, qui l’amène à se « conchi[er] » à tous moments, animalité (mange dans l‘écuelle des chiens!). *L’occasion pour Rabelais de peintre le joyeux monde carnavalesque de l’enfance : chevaux de bois, tours faits aux visiteurs de son père p. 127 (renversement du haut et du bas propre au carnaval), poésie stercoraire et plaisanteries aux visiteurs évoquant le plaisir des petits enfants à évoquer les excréments, inventivité verbale, folie douce que Rabelais se plaît à énumérer à travers une liste de proverbes (morceaux de bon sens populaire) que Gargantua enfant transgresse allègrement (« mettait la charrue avant les bœufs », « prenait des vessies pour des lanternes »...p.125), folie perceptible dans la folie même du langage. Dimension burlesque bien sûr, mais aussi intuition assez juste du monde de l’enfance... que Freud étudiera plus tard... èun personnage qui poursuit la tradition farcesque, mais qui s’en éloigne en prenant une épaisseur... pré-humaniste.
II. Les signes précurseurs du futur prince humaniste
* vêtements de prince, richesse et préciosité des matériaux employés (petite encyclopédie... Gargantua