Le plaisir du jeu
« Les jeux des enfants ne sont pas jeux ; il les faut juger en eux comme leurs plus sérieuses actions » (Montaigne). Dès lors, le jeu serait une affaire sérieuse ? Pourquoi les adultes n’y renoncent pas, s’il s’agit d’une activité de l’enfant pour découvrir le monde ?
Le jeu est une activité autotélique (sans autre fin qu’elle-même) dont la motivation principale est le plaisir, les autres motivations (gain, victoire…) sont accessoires. Quel est cet être qui éprouve tant de plaisir, tant de passion parfois, pour une activité dont il ne tire aucun bénéfice tangible ? Qu’est ce qui dans la relation de l’homme à lui-même, permet d’expliquer son attrait pour le jeu ?
I. Les jeux d’enfants
Il s’agit pour l’enfant de découvrir les limites de son corps. Caillois fait une typologie des différents jeux. Illix, les jeux de vertige, Agon les jeux de compétition qui introduisent un rapport de force. A la clé, il y a une reconnaissance par autrui de son excellence dans un domaine.
Quand l’enfant est parvenu à une bonne maîtrise corporelle, il peut s’adonner aux jeux d’imitation (mimicry) consistant à jouer un rôle, ces jeux supposent une distinction entre le fictif et le réel.
II. Le jeu d’argent
La passion du jeu d’argent est intéressante car c’est une action qui n’implique guère la présence d’autrui. Le comportement du joueur est particulier, le joueur se retire de la réalité quotidienne des autres hommes : lieux de jeu sont bien séparés des lieux de travail (stations balnéaires,…) et le jeu se déroule souvent le soir. Le joueur se retire de la raison, il compte sur la chance. Il se met dans des états d’excitation, de véritable transe qui lui font oublier les règles de la prudence. Il serait naïf de croire que le joueur joue pour de l’argent, l’argent n’est qu’un prétexte. La preuve en est que, dès qu’il a gagné un peu d’argent, il le remet immédiatement en jeu.
III. Un plaisir métaphysique
Un désir illimité de puissance fait