Le progrés en tout est-il nécessaire ?
Le mot est issu du vocabulaire militaire : progresser, c'est marcher en avant pour une troupe, c'est avancer. Il est ici associé à l'idée de gagner, de conquérir, on est dans un combat contre quelque chose. Dans cette acception initiale, progrès n'est pas synonyme d'amélioration, c'est simplement la marche en avant vers un but fixé.
La notion de progrès en tant qu'amélioration, changement positif, n'est arrivée qu'au XVIII° siècle avec les Lumières, en associant progrès technique et amélioration des conditions de vie du citoyen. Seul Rousseau a perçu à ce moment là que tout progrès est à double tranchant, en raison des conséquences positives mais aussi négatives qu'il entraîne, et a souhaité qu'on n'en fasse pas une idéologie. Il a aussi posé alors la connaissance comme facteur de progrès humain, en l'associant à la marche en avant de la raison.
Les progrès de l'activité humaine
Sans vouloir faire une liste exhaustive, on peut citer un certain nombre de domaines dans lesquels la notion de progrès a un sens évident :
Progrès des connaissances : mieux connaître le monde qui nous entoure et mieux nous connaître nous-mêmes de manière rationnelle, Progrès technique : en s'appuyant sur le progrès des connaissances, produire des biens et des services qui contribuent à améliorer la vie humaine, Progrès moral : développer et appliquer les valeurs laïques et religieuses qui doivent guider notre vie de manière individuelle et collective, Progrès social : c'est un sous-ensemble du progrès moral, qui vise à diminuer les inégalités dans une démarche de respect des autres, à ne laisser personne « au bord de la route » dans cette marche en avant de l'humanité