Le protectionnisme en europe
Remède ou poison, tout est dans la dose
Après une décennie de libre-échangisme, le protectionnisme revient dans les discours européens face à la concurrence des pays émergents. C’est une constante: quand des concurrents apparaissent, les accents protectionnistes reviennent.
Le protectionnisme, au sens le plus large du terme, désigne l’ensemble des distorsions introduites par l’Etat dans le but de favoriser certaines activités nationales en concurrence avec l’étranger. L’économie politique du protectionnisme résulte donc des moyens utilisés par les pouvoirs publics en vue de protéger ou favoriser des activités nationales.
Mais la pratique n'a jamais disparu. Notamment sous des formes difficiles à réguler, comme la sous-évaluation des monnaies.
Hubert Védrine a remis en septembre 2007 à Nicolas Sarkozy un rapport sur la France et la mondialisation qui préconise le retour à un protectionnisme européen coordonné. Doit-on en déduire que la méthode est à nouveau au goût du jour ?
En effet, pour les défenseurs du protectionnisme, le libre-échange conduit à une déstabilisation des pays industrialisés et serait à l’origine des crises économiques.
Ils estiment que certaines protections se justifient même si d'autres sont inefficaces.
La crise économique et financière d’aujourd’hui pourrait-elle justifier un regain de protectionnisme au sein des pays européens ?
Nous verrons donc dans une première partie la thèse des protectionnistes et dans une deuxième partie les limites de cette thèse.
I- La thèse des protectionnistes
A) Les raisons du retour au protectionnisme
- les raisons monétaires
La dépréciation abusive du dollar et le maintien anormal d’un faible niveau de change des monnaies asiatiques
- les raisons sociales
La protection contre les faibles couts de main-d’œuvre des pays émergents (protectionnisme éducatif de List)
Concurrence