Albert Camus, prix Nobel de la littérature en 1957, publie dix ans auparavant, soit en 1947, La Peste. Ce roman appartient au cycle de l’Absurde où l’absurde est, selon les mots d’Albert Camus, « le décalage entre l’appel humain et le silence du monde ».Ce texte est extrait du chapitre 3 de la partie II de l’œuvre, et nous permet d’assister au prêche de Paneloux, le prêtre d’Oran. La ville, frappée par la peste, a dû fermer ses portes.
LECTURE
Comment Albert Camus choisit-il de présenter le premier prêche de Paneloux ? Dans un premier temps, nous verrons que Camus choisit de faire de ce prêche un texte habilement composé. Dans un second temps, nous verrons que le romancier fait le choix de mettre en scène un personnage stratège. Enfin, nous observerons le rôle des conditions du prêche. Développement I] Dans ce texte, le romancier fait le choix d’un prêche habilement composé. En effet, celui-ci se compose plusieurs parties dont l’exorde et la péroraison sont les plus distinctes.
A) L’exorde est la première partie du discours qui permet à l’orateur de capter l’attention de l’auditoire, ainsi que sa bien vaillance.
• Dans cet extrait, la description de l’exorde commence dès la première ligne : « Il avait une voix forte, passionnée » et prend fin à la ligne 10 : « ce fut la suite du discours qui fit seulement comprendre à nos concitoyens que, par un procédé oratoire habile, le père avait donné en une seule fois, comme on assène un coup, le thème de son prêche entier ».
• Dès le début du discours, on remarque une certaine brutalité et violence d’entrée en matière de la part de Paneloux : « mes frères, vous êtes dans le malheur, mes frères, vous l’avez mérité » à la ligne 3. Cette violence est accentuée par les termes « martelée » (ligne 3), « attaqua » (ligne 2) qui annoncent la prise de parole de Paneloux.
B) La péroraison est la dernière partie du discours. Dans cet extrait, on la trouve de la ligne 140 « on sentait que Paneloux avait fini » à la fin du