Le père goriot discours de mme de bauséant
Le Père Goriot (1835), texte 2 : « Discours de Mme de Beauséant à Rastignac »
Introduction
La plupart des romans réalistes du XIXème siècle se présentent comme des romans d’éducation (encore appelés romans d’apprentissage ou d’initiation) qui se définissent comme l’apprentissage du personnage principal, apprentissage tant social que sentimental et psychologique. Le Père Goriot, publié en 1835 par Balzac est le type même du roman d’apprentissage. Il s’inscrit dans la gigantesque fresque romanesque de Balzac intitulée La Comédie Humaine (partie « Etudes de mœurs », section « Scènes de la vie privée »). Dans ce roman, le lecteur suit en parallèle la lente et tragique déchéance du héros éponyme, ruiné par ses deux filles, et l’ascension sociale d’Eugène de Rastignac, jeune provincial ambitieux, venu à Paris pour suivre des études de droit. On peut également y voir un tableau extrêmement sombre de la société parisienne en 1819 (Restauration). Ce passage, extrait de la 1ère partie du roman est un moment-clé dans l’itinéraire d’apprentissage de Rastignac. En effet, Mme de Beauséant, la cousine de Rastignac, joue le rôle d’initiatrice et lui fait une description peu engageante du monde. Comment les conseils de Mme de Beauséant définissent-ils à la fois une vision pessimiste de la société et les moyens qui permettent de s’y faire une place et de s’y maintenir ? Le passage, entièrement au style direct, présente la narratrice comme une femme d’expérience prodiguant ses conseils à un jeune homme inexpérimenté (I). Celle-ci révèle une image dépréciative de l’humanité et de la société (II) et livre à son cousin les instruments de la réussite sociale (III).
I Une initiatrice expérimentée et amère
Parce qu’elle se trouve dans une situation qui lui laisse penser qu’elle va être prise pour cible des cruautés de son entourage social, Mme de Beauséant en vient à analyser les comportements sociaux. La présence de Rastignac