Du réalisme au naturalisme:

Le réalisme peut être appréhendé comme une notion essentielle et récurrente dans l’art occidental, déjà sensible au 1ier siècle de notre ère ou dans les romans du XVIIe siècle. C’est pourtant au XIXe siècle que le réalisme (et dans sa foulée, le naturalisme) se définit avec précision comme mouvement artistique et littéraire. Le réalisme se revendique une existence dans la littérature et les arts à partir de la seconde moitié du XIXème siècle, il se réclame d’une longue série de devanciers et de modèles.

C’est par opposition au romantisme qui a dominé la littérature et les arts de la fin du XVIIIe siècle à 1848 que se définit d’abord le réalisme, condamnant l’idéalisme et le refus du monde réel : les réalistes puis les naturalistes s’en tiennent à une vision du monde matérialiste. Dans cette perspective, la poésie et le drame, genre emblématiques de l’époque romantique sont rejetés et les réalistes refusent l’inconnu, l’au-delà et tout ce qui relève du champ de l’irrationnel voulant une représentation du monde délibérément anti-idéaliste. Le réalisme a donc pour but de dénoncer les illusions trompeuses. Il s’agit donc pour les réalistes et les naturalistes de s’inspirer de leur époque, de représenter ce qui les entoure, et non un ailleurs de fantaisie.

Malgré l’objectif principal de représentation de la réalité, qui est le fondement de l’esthétique réaliste, le réalisme comprend une vision du monde dans laquelle entre une part de subjectivité car « la reproduction de la nature par l’homme ne sera jamais une reproduction, une imitation, ce sera toujours une interprétation » (Champfleury, 1856) ; les réalistes se veulent être a même de traduire les mœurs, les idées, l’aspect de leur époque, selon leur appréciation d’homme à opinion.

Dans son exploration du monde moderne, le réalisme s’intéresse avant tout au « côté social de l’homme, qui est le plus visible, le plus compréhensible et le plus varié » (Duranty, Réalisme). En