Le récit de l'entre deux guerres: gide proust céline
GIDE, PROUST, CÉLINE
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LITTÉRATURE FRANÇAISE VII
Laura Velasco Centella
Recherches et renouvellements dans le récit
La crise du naturalisme (mouvement littéraire de la fin du XIXe siècle tourné vers la peinture exacte de la vie sociale) a provoqué des transformations dans l’écriture romanesque. Depuis, les autres auteurs traitent de nouveaux sujets, explorent de nouvelles vois et développent des techniques inédites. La notion même de roman ne permet plus de recouvrir tout ce qui s’élabore à cette époque. Gide préfère, par exemple, intituler « récit » ou « sotie » (nom donné aux farces satiriques du Moyen Âge) tel ou tel de ses ouvrages.
LES SUJETS
On constate d’abord un renouvellement des sujets : si l’histoire ne disparaît pas vraiment – il y a des « aventures » dans À la recherche du temps perdu, dans les Faux-Monnayeurs, ou dans Le Voyage au bout de la nuit –, elle n’occupe plus la place privilégiée qui était la sienne dans les romans du siècle précédent. Renonçant au roman à intrigue, Proust présent une conscience qui s’éprouve, se cherche et s’écrit. Attentif à ses perceptions de l’univers sensible, de l’espace et du temps, attaché à comprendre les mouvements de l’esprit et du cœur, le narrateur ne prétend pas conter une histoire : il se consacre entièrement à l’interprétation de ce qu’il éprouve et perçoit. À la recherche du temps perdu est l’écriture d’un déchiffrement de soi et du monde.
Si le narrateur proustien se prenait pour objet de roman, avec Gide, c’est l’élaboration du roman qui devient elle-même objet romanesque. Les Faux-Monnayeurs raconte l’histoire d’un romancier qui tente d’écrire un roman intitulé Les Faux-Monnayeurs. Le renouvellement du roman passe manifestement par un certain dédain pour l’histoire racontée et le romanesque. Les récits sont dominés par un « procédé » formel où l’histoire est guidée par des jeux de mots.
LES FORMES
Conséquence explicite du «