Le rapport affectif des citoyens à l'europe
Plusieurs études menées telles que celles d’Anderson et Kaltenthaler présupposent en effet une corrélation entre la durée de l’appartenance d’un pays à la Communauté et le soutien populaire à l’intégration européenne.
La question qui est centrale ici est celle de l’impact à long terme que peut avoir l’adhésion d’un pays sur le ressenti de ses citoyens à l’égard de l’Union Européenne. La comparaison qui est alors dressée est celle de l’opposition entre « anciens » et « nouveaux » pays membres.
La date d’adhésion à l’Union Européenne, et plus spécifiquement cette distinction « nouveaux » et « anciens » Etats membres, est une des catégories habituellement utilisée par des experts, comme par des citoyens ordinaires, pour lire l’Europe.
La raison sous-jacente, c’est de dire qu’en étant le plus longuement exposé à l’Europe, les individus vont mieux la connaître et ainsi développer un attachement tout particulier à son égard.
Cette thématique se retrouve dans les enquêtes de l’eurobaromètre. On en a un exemple avec celui publié en mai 2008. A la question « veuillez me dire dans quelle mesure vous vous sentez attaché à l’UE ? », les réponses possibles étaient « très attaché – assez attaché ». Il est alors notamment intéressant de noter qu’excepté les Pays-Bas, les Etats fondateurs de l’Union restent en majorité attachés à l’UE.
Bruter va dans ce sens en affirmant que ce sont les pays les plus anciens qui ont les niveaux d’identification les plus forts. Mais il montre aussi que c’est dans ces pays là qu’on peut trouver des soutiens faibles voire des oppositions à l’UE. On assiste alors à une prise de position plus marquée des citoyens des anciens Etats membres.
Ainsi, cette relation entre durée d’appartenance à l’Union Européenne et soutien populaire à l’intégration