Le rire et la mélancolie dans le théâtre classique
La pensée et l’attitude de la mélancolie au XVIIe ne va plus s’inscrire dans la tradition de l’Antiquité et du Moyen-âge. La définition même du mélancolique va prendre une tournure différente. Comme il a été le cas pour Shakespeare avec Timon d’Athènes, Molière va suivre le même schéma de la misanthropie mais sous des formes différentes. Lorsqu’il écrit le Misanthrope en 1666, Molière est loin de se douter du franc succès de sa pièce. Elle fut présentée pour la première fois sur la scène du Palais Royal à Paris la même année. Cette pièce est estimée comme l'une des meilleures de Molière combinant le ridicule à des sujets de réflexion plus sérieux.
Avec le Misanthrope Molière a su inventer une nouvelle forme de comique. Nous allons ici nous intéresser à cette association paradoxale entre le tragique, la mélancolie et la comédie. A propos de cette combinaison, les penseurs ont été partagés. Beaucoup ont pensés que cette œuvre faisait partie du registre comique, alors que d'autres la jugeaient tragique.
Faut-il par conséquent s’attendre à une pièce plutôt tragique ou aux accents comiques ? Etant donné que Molière est considéré comme « Le père de la comédie Française » peut-on s’attendre à ce que cette pièce revête un aspect plaisant ou au contraire joue-il sur le coté mélancolique de la tragédie ? Nous tâcherons de répondre à cette question au moyen de trois grand axes. Le premier axe visant à étudier les différents aspects de la mélancolie dans la pièce, le deuxième axe consistera à analyser les contradictions ; faut-il rire de la pièce ? Et le troisième axe décrira les conditions de la mélancolie au théâtre classique.
I. Les différents aspects de la mélancolie dans la pièce
1. Une misanthropie dirigée contre la société
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de rappeler brièvement ce qu’est la misanthropie. La misanthropie est l'état de détester le genre humain. Le mot vient du grec