Le roi et le gouvernement
Contrairement à une opinion fort répandue, le roi Léopold III n'est pas resté absolument inerte face aux abus allemands en matière de persécution et de déportation. On a su, après la guerre, qu'il avait envoyé des lettres au führer Adolph Hitler pour protester contre les déportations. En réponse, il fut menacé d'être lui-même déporté et la persécution, ainsi que la déportation des Juifs, les exécutions d'otages et l'envoi de centaines de milliers de travailleurs forcés au STO en Allemagne continuèrent. Si le roi n'a pas personnellement collaboré, des historiens soulignent ses tendances politiques interventionnistes voire autoritaires d'avant-guerre. Celles-ci étaient favorisées par l'instabilité parlementaire et ministérielle qui justifiaient à ses yeux de vouloir exercer une autorité renforcée à la tête de l'État. Ainsi, dans le courant du mois de mai 1940, alors que tout paraît indiquer que la Belgique est à la veille de la guerre, une