Trouscaillon, l’homme aux identités multiples et aux caractères changeants.
Trouscaillon, séducteur de veuves, protecteur de l’orpheline, marchand, policier, « Prince de ce monde et de plusieurs territoires connexes » : plusieurs équivalents des divinités antiques, Jupiter, Mercure, Mars, pour le moins.
Trouscaillon, le diabolique, l’ennemi qui se déclare et se dissimule, le rusé.
Trouscaillon, doué lui aussi d’ubiquité, notamment grâce à ses déguisements, qui change à vue dans le film.

Raymond Queneau est un auteur du XX ème siècle. En 1959, il publie Zazie dans le métro, roman qui se démarque des autres de par son originalité au niveau de l'utilisation de la langue. Louis Malle, cinéaste, crée en 1960, une adaptation cinématographique de Zazie dans le métro dans laquelle il se sert, des codes de la Nouvelle Vague pour retranscrire à l'image, le travail linguistique de Queneau. On constate que dans le roman comme dans le film, l'ambiguïté des personnages est omniprésente mais pas toujours acceptée par les personnages. Lors d'une conversation avec Gridoux, Trouscaillon avoue même qu'il ne sait pas qui il est réellement. On peut donc se demander quelle est la vraie identité du personnage de Trouscaillon ? Nous commencerons par étudier la quête d'identité de Trouscaillon avant de s’intéresser à son rapport aux femmes.

Le personnage de Trouscaillon est, selon Queneau un personnage essentiel au roman. Il apparaît dans le roman aux alentours de la foire aux puces par étapes descriptives. C'est cette étape descriptive, quasi-séquentielle qui nous donne le premier indice sur l'identité du personnage de Trouscaillon. En effet, la description séquentielle nous ramène à l'idée de cinéma donc d'acteur et donc au fait qu'il joue un rôle. On peut notamment citer l'exemple de sa description physique entièrement consacrée a son « costume » : « Affublé de grosses bacchantes noires, d'un melon, d'un pébroque, de larges tatanes noires.. » De plus, lorsqu'il essaye