Le romantisme en peinture
De fait, alors que des peintres plus classiques comme Ingres continuent de mettre l'accent sur la clarté du dessin et de la composition (cf. par exemple l' Apothéose d'Homère où la distribution des personnages est particulièrement bien équilibrée), les romantiques vont préférer soigner l'intensité des couleurs. C'est ainsi que Delacroix, notamment dans le Massacre de Scio, a scandalisé tout autant par la crudité des couleurs employées que par le sujet. À ce propos d'ailleurs, les romantiques n'hésitent plus à montrer des scènes violentes, propres à bousculer le public, quitte même à s'inspirer, comme dans le cas du Massacre, de la réalité la plus brutale.
Dans la Fusillade du 3 mai 1808, Goya dramatise son sujet en jouant sur le contraste entre la lumière où se trouvent les paysans espagnols et les ténèbres où sont rejetés les oppresseurs, les soldats de l'armée napoléonienne. Les attitudes physiques des Espagnols sont particulièrement expressives, l'un rejetant ses bras en l'air alors qu'un autre a la tête entre les mains. Les taches de couleurs (cf. le pantalon jaune, la chemise blanche, ainsi que le rouge du sang) accentuent encore la puissance de la toile.
De nouvelles voies sont également explorées par Caspar David Friedrich. Avec le Naufrage de l'Espoir, le sujet, un navire écrasé par des glaces, est difficile à percevoir ce qui met au contraire en valeur le jeu des brisures et des heurts. La Femme à la fenêtre, elle, peut donner l'impression d'une simple scène de genre mais, ce que la femme regarde nous étant invisible, une impression de mystère se dégage de l'œuvre.
La peinture romantique a imposé de nouveaux thèmes comme l'exotisme et a renouvelé l'intérêt des artistes pour la nature. Il a aussi accordé, comme nous le notions tout à l'heure, une importance accrue aux couleurs. Mais c'est sans doute en faisant du peintre un visionnaire,