Le romantisme français
Les générations romantiques Le romantisme trouve son origine dans les bouleversements de la sensibilité au XVIIIe siècle. Parallèlement au courant rationaliste des Lumières se développe un courant sensible qui s'épanouit avec Rousseau dont le roman La Nouvelle Héloïse, paru en 1762, manifeste la primauté donnée aux sentiments et à l'émotion. En France, la sensibilité romantique imprègne l'ensemble des productions artistiques durant la première moitié du XIXe siècle. On peut cependant dégager parmi les écrivains plusieurs générations d'artistes qui éclairent la diversité du mouvement.
1. La première génération (1800-1820) La naissance du romantisme est inséparable de la Révolution. Les premiers artistes romantiques sont des aristocrates qui ont assisté à l'effondrement de l'ordre dans lequel ils avaient grandi et qui ont l'impression de vivre à l'âge adulte dans un monde en ruines. En 1802, Chateaubriand fait paraître René, roman où se définit le « mal du siècle », et qui le consacre comme porte-parole de la sensibilité nouvelle.
2. La deuxième génération (1820-1830) Musset, né en 1810, analyse dans La Confession d'un enfant du siècle, ouvrage paru en 1836, les désarrois de la génération née à la fin de l'Empire et qui, ayant rêvé avec l'épopée napoléonienne, s'ennuie sous la Restauration. Les jeunes artistes se réunissent dans des cénacles, autour de Nodier puis de Hugo et affirment leurs ambitions dans des textes théoriques et des manifestations. Ils se rebellent contre l'esthétique de leurs aînés et revendiquent la liberté en art, puis en politique, plaçant leurs espoirs dans la révolution avant de connaître la désillusion après 1830, sous la Monarchie de Juillet.
3. La troisième génération (1830-1840) On appelle souvent « petits romantiques» ou romantisme mineur le courant, autour de Gautier et de Nerval, qui met en avant la révolte en art. Le mouvement connaît à la fois un grand succès dans les différents genres