Le rouge et le noir
« Voilà le dernier de mes jours qui commencent, pensa Julien. Il avait garder jusque là son attendrissement et sa résolution de ne point parler. »
I Une page de roman construite et théâtralisée
A) Le récit théâtralisé, l’intervention de Julien Saurel
Le discours direct est encadré par deux passages narrativisés. Le discours de Julien est donc mis en valeur.
L’auteur décrit l’attitude de l’avocat général qui « bondissait sur son siège ». Il tend donc à donner raison à Julien.
L’avocat et le juré sont les mêmes. Ironie du narrateur se fait sentir : « qui aspirait […] l’aristocratie. ».
Le cadre est renforcé par la théâtralisation du passage. Il est minuit, c'est-à-dire l’heure du crime. C’est donc un passage solennel à une heure symbolique.
Auparavant, Julien s’est demandé s’il parviendrait à fait pleurer Mme de Derville : comme un acteur, il se demande s’il va émouvoir son public. Il y parvient puisque « toutes les femmes » pleurent. Les réactions féminines sont hyperbolisées : l’ironie de l’auteur se fait à nouveau sentir.
Il appui sur l’image maternelle que représente Mme de Rénal : il accentue ainsi son crime et inspire la pitié.
Julien est donc un acteur dont la performance parvient à convaincre le public.
B) Un discours argumenté et organisé
Le discours de Julien est constitué de trois parties structurées. Il utilise le pronom personnel « je » et les pronoms personnels « mon », « ma » : c’est bien Julien qui assume ce discours.
A partir de « messieurs les jurés », il rappelle les faits et explique sa prise de parole. Les hyperboles sont nombreuses, le vocabulaire est fort et les formes négatives renforce l’abnégation de son être : il accepte de ne plus être (et donc la mort).
Il développe sa thèse à partir de « mais quand je serais mois coupable ». Il fait alors le procès de la société.
Enfin, il conclut son discours.
Il va du particulier au général : de lui à sa classe sociale. Les connecteurs