Le réalisme et le naturalisme
SITUATION DU RÉALISME - Le mot «réalisme» n'apparaît qu'autour de 1850. Revendiqué par certains artistes (comme le peintre Courbet), il est aussi employé dans un sens péjoratif par ceux qui reprochent à l'art de s'intéresser à des réalités basses et vulgaires : la critique conservatrice dénonce ainsi le «réalisme» de Baudelaire. - Avec le recul, on appelle Réalisme le vaste courant esthétique qui, au XIXe siècle, entreprend d'observer le réel pour en donner l'illusion. Le Réalisme s'oppose à l'idéalisation de la réalité par les Classiques et les Romantiques. Il s'affirme surtout dans le genre romanesque, de Stendhal et Balzac à Flaubert et Maupassant, des années 1830 aux années 1880.
LE RÉCIT RÉALISTE - Les romanciers réalistes prennent acte d'une société profondément transformée par la Révolution et l'Empire. À travers la représentation du monde réel, ils entreprennent son analyse. - La recherche de l'illusion réaliste nécessite le souci de la documentation et la recherche du «petit fait vrai» qui produira l'effet de réel. Les Réalistes s'appuient sur des faits ordinaires, parfois des faits divers bien réels. - Les personnages ont une identité psychologique et sociale précise. On s'attarde sur leur condition de vie matérielle (questions d'argent, état du corps...).
Dans César Birotteau, Balzac nous fait suivre les projets, réussites et échecs commerciaux de son personnage dans le Paris de la Restauration. - Les techniques narratives consistent, notamment chez Flaubert, à faire comme si les faits se racontaient d'eux-mêmes, sans intervention du romancier (récit au passé et à la 3e personne).
2) Le naturalisme : une démarche scientifique
LA MÉTHODE NATURALISTE - Le Naturalisme a une ambition scientifique plus affirmée que le Réalisme. Dans les années 1870-1890, Zola se réclame des méthodes expérimentales du physiologiste Claude Bernard pour faire de chaque roman de sa série Les