Le rôle de la nature dans tous les matins du monde
Tous les Matins du Monde de Pascal Quignard est un roman centré sur la musique baroque au XVIIe siècle. La nature est un élément essentiel à la création musicale, mais aussi au déroulement du roman dans sa globalité.
Il s'agira de définir et d'expliquer dans quelles mesures la nature joue un rôle central dans Tous les Matins du Monde.
Nous aborderons pour commencer la caractéristique la plus manifeste lié au rôle de la nature: celle d'un milieu propice à la création musicale. Ensuite, nous verrons que la nature est également présente dans le comportement des personnages eux-mêmes, en particulier en ce qui concerne l'amour et la mort : cela rappelle que l'homme reste soumis aux lois de la nature tout en pouvant la surpasser par le génie. Pour finir, nous élargirons notre recherche afin de définir le rôle de la nature pas une antithèse à travers la présence d'évènements surnaturels et contre-natures au cœur du récit.
La nature est omniprésente dans le roman : le récit se déroule en province, dans une propriété située au cœur d'une forêt. C'est une espace de simplicité et de pureté. Cet aspect s'exprime notamment à travers les habits des personnages de Sainte Colombe, Madeleine, Guignotte et Toinette : ceux -si sont modestes, sans artifices, voir même « démodés » comme le fait remarquer L'abbé Mathieu lorsque il vient quérir la présence du maître musicien auprès du Roi. Les activités de ces personnages sont elles aussi porteuses de sens : Sainte Colombe tire ses revenus de ses vignobles. Bien qu'elle ne soit pas dans le manque, la petite communauté (c'est à dire la famille Sainte Colombe ainsi que leurs servants) vit avec une grande sobriété. Les filles de Sainte Colombe et la servante cultivent un petit potager et pêchent quelque friture l'été, ce qui constitue une grande partie de leurs ressources alimentaires; bien que certaines denrées comme les gaufrettes soient susceptibles de provenir de l'extérieur.