Le sujet la conception humaniste de l’homme est-elle encore tenable ?
La conception humaniste de l’homme est-elle encore tenable ?
Introduction générale
Comme la suite le montrera, le « sujet » c’est l’homme. C’est donc à propos de l’homme que nous allons consacrer notre réflexion. Le but de notre travail sera de mieux cerner ce qui fait la « condition humaine ».
Afin de traiter cette question nous essaierons de déterminer le « propre » de l’homme. Qu’est-ce qui caractérise l’homme en propre ? En quoi se distingue-t-il des autres vivants ? Et, après tout, s’en distingue-t-il vraiment, c’est à dire radicalement ? L’un des enjeux de notre travail sera de répondre à la question suivante : l’homme est-il un animal comme les autres ou se distingue-t-il de tous les autres animaux, au point qu’il serait « unique en son genre » ?
Le thème du « propre » de l’homme est aussi vieux que la philosophie elle-même, il hante les philosophes depuis toujours. L’homme appartient au genre animal, mais quel trait le définit en propre ? A vrai dire, les réponses sont nombreuses. J’en évoque quelques unes à titre d’exemple : animal doué de raison ; animal politique ; animal mortel ; animal métaphysique, etc. Chacune de ses définitions est intéressante et importante. Chacune mériterait un examen approfondi.
Pour ma part je retiendrai une autre définition : l’homme est l’animal libre. Ou, pour être plus précis, l’homme est l’animal doué de libre-arbitre. Cette définition, qui a une longue histoire, nous pouvons l’appeler humaniste. En d’autres termes, pour l’humanisme, c’est par le libre-arbitre que l’homme se distingue des autres animaux. Le libre-arbitre serait le « propre » de l’homme.
Cette conception de l’homme a joué un rôle central au cours de l’histoire, elle s’est même en un sens imposée. Reste que des philosophes se sont inscrits en faux contre cette thèse. Spinoza, Nietzsche et d’autres ont critiqué l’idée de libre-arbitre. Il faut aussi évoquer, ici, les noms de Copernic, Darwin et Freud. Ces derniers ont contribué par