Le symbole donne a penser

6720 mots 27 pages
Publié dans la revue Esprit 27/7-8 (1959) .

LE SYMBOLE DONNE A PENSER

Je

voudrais d'abord dire un mot de la préoccupation qui anime cet essai. Une

méditation sur les symboles, que ce soit celle d'Eliade, de Jung et même de Freud, ou celle de Bachelard, survient à un certain moment de la réflexion, répond à une certaine situation de la philosophie et peut-être même de la culture moderne qu'il faut essayer de comprendre. Je dirai d'abord que ce recours à l'archaïque, au nocturne et à l'onirique, qui est aussi, comme le dit M. Bachelard dans la Poétique de l'espace, un accès au point de naissance du langage, représente une tentative pour échapper aux difficultés du problème du point de départ en philosophie. On sait l'harassante fuite en arrière de la pensée en quête de la première vérité, et plus radicalement encore à la recherche d'un point de départ radical qui pourrait ne pas être du tout une première vérité. Il faut peut-être avoir éprouvé la déception qui s'attache à l'idée de philosophie sans présupposition pour accéder à la problématique que nous allons évoquer. Au contraire des philosophies du point de départ, une méditation sur les symboles part du plein du langage et du sens toujours déjà là; elle part du milieu du langage qui a déjà eu lieu et où tout a déjà été dit d'une certaine façon; elle veut être la pensée avec toutes ses présuppositions. Pour elle la première tâche n'est pas de commencer, mais, du milieu de la parole, de se ressouvenir. Mais, en opposant la problématique du symbole à la recherche cartésienne et husserlienne du point de départ, nous lions trop étroitement cette méditation à une étape précise du discours philosophique ; il faut peut-être voir plus large : si nous soulevons le problème du symbole maintenant, à cette période de l'histoire, c'est en

liaison avec certains traits de notre « modernité », et comme une riposte à cette « modernité même. Le moment historique de la philosophie du symbole, c'est celui de l'oubli

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