Le travail des femmes en France de 1870 à la Grande guerre
« L’aiguille est à la femme ce que la plume est à l'écrivain » est le principe selon lequel sont éduquées les jeunes femmes jusqu'au milieu du XXème siècle. C'est au même moment, en 1946 que la notion de « salaire féminin » disparaît de la Constitution : le salaire des femmes est légalement inférieur à celui des hommes. Il est ensuite remplacé par « A travail égal, salaire égal » dans la législation. Pour aborder le sujet, il faut définir le travail : officiellement, cette définition passe par les recensements, qui mesurent la population active selon l'âge, les secteurs d'activités... Ce type de vision n'inclut cependant que le travail marchand et pas le travail domestique, c'est à dire les tâches ménagères qui ne génèrent pas de revenus. Si beaucoup de femmes sont effectivement limitées à la sphère familiale, elles sont bel et bien présentes dans le monde du travail ; pourtant, la reconnaissance envers leur travail reste faible et le plus souvent dévalorisante. Quelle est donc la place de cette reconnaissance du travail des femmes dans la société de 1870 jusqu'à la Grande Guerre ?
I. La vision rpandue du travail fminin
A) Des figures dominantes 1. La domestique
La domesticité est une condition commune à cette époque, et elle l'est depuis longtemps. L'importance de la petite-bourgeoisie dans la demande de domestiques, alliée à leur manque de moyens, rend la domesticité féminine plus attrayante que la mixte, qui est plus onéreuse. C'est une place longtemps considérée comme naturelle pour la femme, que l'on associe systématiquement à ses fonctions d'épouse ainsi qu'à ses fonctions maternelles. Les jeunes filles sont placées dans la domesticité très tôt, à partir de 10 à 12 ans, pour leur apprendre à se comporter en tant épouse et pouvoir les placer. La nourrice a une place importante : les ouvrières en ont besoin puisque leurs journées durent jusqu'à onze heures voire plus avant 1892 ; les bourgeoises