Le vaudeville
Le vaudeville désignant une chanson satirique de circonstances, se chantant sur un air facile qui aidait à sa popularité. C’est en ce sens que Boileau le rattache à la satire, comme un genre éminemment français.
D’un trait de ce poème en bons mots si fertile,
Le Français, né malin, forma le vaudeville :
Agréable indiscret, qui, conduit par le chant,
Passe de bouche en bouche et s’accroît en marchant.
Le vaudeville n’est donc, au xviie siècle, qu’une façon de chansonner les gens et les choses qui donnent prise à la malignité contemporaine. Malgré le tour bachique que leur a donné Olivier Basselin, les vaux de vire ou vaudevilles reprirent bientôt le caractère de malice railleuse que leur assigne Boileau, car, au xvie siècle, Vauquelin de La Fresnaye dit également, en leur conservant leur nom d’origine, dans son Art poétique, des vaux de vire :
Les vaux de vire
Qui, sentant le bon temps, nous font encore rire.
Une certaine science de rythme donnait parfois à ces poésies gaies et malignes le mouvement d’une ronde. La chanson sur le Siège de Vire, de Basselin en donne un bon échantillon. C’est également comme « monuments de plaisanterie et de malignité » que Voltaire mentionne, dans le