Le vote, expérience individuelle ou collective?
Introduction
Conformément à l’article 3 de la Constitution de 1958, tous les Français majeurs jouissant de leurs droits civils et politiques ont le droit de voter, sans distinction de sexe, d’origine, de religion ou de conviction politiques.Beaucoup de nos idées politiques ont pris racine durant notre enfance ; c’est ce qu’on appelle la socialisation politique, définit par la Sociologue française Muriel Darmon comme l’ensemble des processus par lesquels l’individu est construit formé, façonné, fabriqué, conditionné par la société globale et locale dans laquelle il vit, processus au cours desquels l’individu acquiert, apprend, intériorise, incorpore, intègre ses façons de faire, de penser, d'émettre. C’est donc la façon dont la société forme et transforme les individus. Socialement et, de la même manière, politiquement.Les sociologues distingueront la socialisation (politique) dite primaire, qui s’opère durant l’enfance et qui a un poids décisif en matière de construction identitaire, de la socialisation dite secondaire, qui a lieu par la suite, complétant, modifiant ou amplifiant (et contrariant dans certains cas) nos acquis.
Ces valeurs, croyances acquises auxquelles nous sommes attachés nous serviront au moment du vote, et détermineront nos choix politique. Le rite de l'isoloir contribuera à symboliser la liberté de l’électeur de choisir, de décider en l'âme et conscience un candidat, à l'abri des regards et de toute pression extérieure.Mais sommes nous réellement seuls décideurs et seul créateurs de notre opinion politique ? Faire l’analyse du vote, c’est chasser ce mythe tenace selon lesquels tous les individus ont une opinion propre à leur expérience, à leurs convictions, à l’abri de toute espèces d’influence sociale. Quand l’individu rentre dans l’isoloir, il n’est pas totalement à l'abri de la société, il reste forgé par elle. L’analyse électorale permet de nuancer tout cela.
Dans quelle mesure sommes