La socialisation politique
La pluralité de la jeunesse et les nombreuses lignes de fractures expliquent l’absence d’unité des jeunes face à la politique, annonce Anne Muxel. Elle explique que l’insertion sociale est la principale déterminante de l’investissement des jeunes en politiques. Cette insertion sociale ne peut-être que le fruit de la socialisation. La socialisation se définit comme le processus par lequel la société, au travers un certain nombre d’agents, fait intégrer à l’individu l’ensemble des valeurs et des normes qui la compose. L’objectif est qu’il se les approprie, les intériorise pour les réutiliser dans le cadre de sa vie sociale. La question de la socialisation est donc au centre de la méthode sociologique, on tente de cerner la transmission des valeurs et normes, mais aussi des croyances ou encore des pratiques. En bref, on analyse les faits sociaux. Cela comporte une dimension politique. Il s’agit alors de savoir comment et à parti de quel âge se structurent les comportements politiques (préférences partisans, rapport aux institutions…) on peut, par ailleurs, se demander si ceux-ci évoluent après la période de l’enfance. Ainsi, il s’agira dans ce travail de questionner les structures de socialisation primaire dans le champ politique et de se demander si l’individu appréhende le politique après la seule période de l’enfance.
I – Un comportement politique déterminé dés le plus jeune âge ?
A – La socialisation par l’école
Pierre Bourdieu a montré que l’école met en œuvre une forme de violence symbolique qui légitime la reproduction des inégalités sociales. Celle-ci, sur un plan individuel, est rendue possible par l’incorporation d’un habitus qui est, généralement, celui correspondant à une classe sociale. Il existe ainsi plusieurs cultures au sein de la société, il faut savoir que la culture politique collective est d’abord construite par les élites. Néanmoins, Anne Percheron nuance cette analyse. Elle montre d’abord que la