Le fanatisme dans les guerres
de nos frères ». Nous relevons une seconde contradiction dans la dernière phrase du texte : le christianisme s’est d’abord trouvé opprimé par les « païens », pour preuve ses « martyrs », mais n’a pas hésité lui-même ensuite à opprimer ceux qui lui résistaient. Voltaire amplifie son reproche par des hyperboles : « nous avons détruit cent villes », « [nous] n’avons cessé de répandre le sang ou d’allumer des bûchers ». Deux exemples historiques explicitent l’accusation, d’abord celui de l’empereur Constantin, premier empereur chrétien qui poursuivit ses opposants, notamment les Ariens. La deuxième allusion, particulièrement violente avec la récurrence du mot « fureurs » et l’image des « cannibales », renvoie aux Camisards, surnom donné aux protestants des Cévennes, qui , en 1702, après la Révocation de l’Édit de Nantes, avaient combattu …afficher plus de contenu…
Rappelons que l’Angleterre et la France se sont combattues tout au long du XVIII° siècle. On pourrait alors imaginer que l’Angleterre soit tentée d’opprimer les « prêtres catholiques » originaires d’un pays ennemi qui n’hésite pas, lui, à opprimer les protestants. Voltaire insiste donc sur ce comportement respectueux, preuve que cette monarchie ne mélange pas ce qui relève de l’intérêt d’État et ce qui relève de la conscience de chacun, de son droit de pratiquer librement la religion de son choix : « on les a laissés vivre très paisiblement ». Cette comparaison l’amène, parallèlement, à un blâme de la France, présentée comme un pays arriéré dans l’interrogation oratoire : «