Le fonctionnement de l’état royal – la france d’ancien régime

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Chapitre 10 : le fonctionnement de l’état royal – La France d’Ancien RégimeLe contraste est net entre l’ambition monarchique telle que les juristes au service du roi la définissent, dans leur volonté d’affirmer l’autorité royale en dehors de tout contrôle, et les moyens effectifs dont la monarchie dispose pour mettre en œuvre cette ambition. Constamment en quête d’argent, le pouvoir doit constamment négocier et composer, lors même qu’il se voudrait pourtant « absolu ».1. Les rouages du gouvernement2 …afficher plus de contenu…

Cet entourage direct du roi était à l’origine composé de nobles vassaux, qui pouvaient être aussi bien des laïcs que des gens d’Église, et qui devaient aide (auxilium) et conseil (consilium) à leur suzerain. Mais la monarchie s’appuya de plus en plus sur un personnel spécialisé et fidèle, auxiliaire utile dans l’affirmation de la souveraineté royale. 4 De l’ancienne Curia Regis ont émergé progressivement, au cours du Moyen Âge, des organes aux fonctions plus spécialisées : tout d’abord, la « Maison du roi* », en charge de l’intendance, du ravitaillement et des fêtes ; ensuite, les hautes instances judiciaires que sont les cours souveraines, parlements* et chambres des comptes*, à Paris d’abord puis ensuite dans certaines provinces ; enfin, le « Conseil d’État du roi » ou Conseil royal, la véritable instance de gouvernement, …afficher plus de contenu…

Au gouvernement, il nomme de grands robins* plutôt que des aristocrates de vieille noblesse*, considérant qu’ils seront plus dévoués. En 1673, à l’issue d’un long bras-de-fer avec le parlement de Paris, le roi vide de toute portée le droit de remontrances* des parlementaires en rendant obligatoire l’enregistrement immédiat de ses lois. Surtout, avec l’installation de la Cour à Versailles, en 1682, la noblesse se trouve prise dans les rets d’un système courtisan qui la réduit au rôle de serviteur docile, quémandant les faveurs du roi, un système qui la rend prisonnière des logiques distinctives de la grâce et des préséances : la « curialisation » de la noblesse, analysée par le sociologue Norbert Elias, est une forme de domestication politique efficace, entretenant la concurrence

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