le k de dino buzzati

927 mots 4 pages
Heureusement que cette lecture était une Lecture Commune et que je m’y suis prise dés fin décembre, car lire ces cinquante nouvelles à la file eût été indigeste ! Il faut passer le cap de la dizaine pour en saisir les subtilités, même si, comme toujours dans une telle quantité, elles ne se valent pas toutes…

En cinquante récits, parfois de quatre à cinq pages seulement, Dino Buzzati nous brosse un portrait de la société italienne des années soixante, et d’avant bien sûr, il y a certains textes un peu datés quand il nous parle de "pellicule couleur" qui révolutionne la photo et autres détails de ce type. Dans cette société, il y est question de militaires, d’hommes d’Eglise, de jeunes, de vieux, de femmes et d’hommes conjugués sur le maître-ton de l’Absurde, avec un grand A, oui ! Celui du merveilleux également, dont il se sert brillamment ; certaines nouvelles m’ont rappelé celles de Fitzgerald et dans ma bouche c’est plutôt un compliment ! Buzzati manie aussi très bien l’auto-dérision, le second degré, et un humour sombre qui donne une tonalité pas franchement gaie à ces nouvelles. C’est ce regard caustique qui m’a plu. Elles ont été publiées en 1966 en France, (et la date n’est pas anodine).

On peut se poser la question : pourquoi le choix du K pour donner son titre au livre ? D’autant que les dix dernières sont intitulées "Voyage aux enfers du siècle" et semblent plus récentes (avant publication) que les autres. Le K est un modèle d’absurde , voyez plutôt : un homme va vivre sous la terreur, toute sa vie, d’un soi-disant monstre marin qui vous marque comme seul le destin peut marquer quand on est superstitieux (ou qu’une ombre vous menace). Cette peur initiale va virer en obsession, allant même jusqu’à lui faire refuser la chance, de l’amour et la fortune. Et quand enfin, il se trouve confronté à la réalité de ce monstre, il a changé de nom, il est plus connu sous le nom de kolomber, balu, kalonga, mais existe-t-il vraiment ?

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