Lecture analytique de Francis Ponge « l'oeillet »
Auteur :
Ponge Francis (1899-1988) :
En 1926, il publie Douze petits écrits, mais il faudra attendre 1942 pour Le Parti pris des choses et 1948 pour la parution de Proèmes. Communiste (il quittera le parti en 1946) durant la guerre, il est résistant. Il doit notamment à Sartre, à Camus d'être révélé au grand public (Le Grand Recueil en 1961 Le Savon et Nouveau Recueil en 1967).
Admirateur des classiques tels La Fontaine et Malherbe (Pour un Malherbe, 1965), Ponge privilégie comme eux le travail de l'écriture. Curieux des moindres créations de la nature, Ponge applique à leur observation le même soin qu'il met à choisir le lot juste, dont les résonances sémantiques seront les plus riches: O ressources infinies de l'épaisseur des choses, rendues par les ressources infinies de l'épaisseur sémantique des mots, s'exclame t-il dans Introduction au galet de Proèmes.
Parce que les mots ne peuvent traduire exactement les mouvements de notre subjectivité, il ne faut plus, selon Ponge, partir du "moi" pour aller vers les choses, mais prendre le "parti" des choses, retrouver les objets à travers la chair des mots qui les nomment: l'"huître", le "cageot", la "bougie". Son évocation méticuleuse, sa peinture pénètre au cœur des moindres objets ou de petits animaux dans un travail savant de personnification et de métaphores surprenant. Dès lors, il s'agit de réinventer le langage poétique: "plus de sonnets, d'odes, d'épigrammes" dit-il, mais des définitions / descriptions, s'attachant, comme dans Le Pain, aux réalités les plus humbles.
Fasciné par l' "aspect sensoriel du monde", il fait naître l'objet dans la sphère du sensible pour devenir "objeu".
Œuvre :
Le recueil qui a rendu célèbre Francis Ponge en 1942 s'appelle le parti pris des choses. Ce recueil possède une valeur de manifeste. C'est-à-dire qu'il y présente ces idées sur la poésie, sa conception de la poésie.
Le titre est tout à fait significatif de ces