Les 5 livre de rablais
Introduction
Notre texte est une scène de peinture de l’enfance, ce qui est une première dans la littérature française, voire mondiale. « Gargantua » signifie que grand [gosier] tu as.
Au sujet de la charrette à bœufs dont il est question (dans les premières lignes), il s’agit tout simplement d’un substitut du landau. Il n’y a pas, ici, de signe de trivialité ; le jeune enfant est plutôt présenté comme un enfant-roi. On ne peut y voir une connotation de « bête curieuse » ou de connotation négative.
On peut relever trois mouvements : promenade de l’enfant, on lui donne à boire, les gouvernantes l’amusent en lui donnant du vin.
Rabelais renouvelle la topique romanesque de l’enfance du héros : il y a, dans l’enfance, des présages, des signes avant-coureurs : il s’agit d’une enfance prodigieuse du héros.
Alliance de réalisme, de comique et de poésie : le texte est un écriture du corps entre grossièreté et comique. Mise en évidence de l’ironie, de l’humour.
Éléments pour le commentaire linéaire :
Il s’agit donc d’un bébé assez tardif : il est encore allaité à un an et dix mois (→ effet comique). Cela relève du ralentissement du corps. Le narrateur se moque du conseil [sens : recommandations] des médecins, dans la première phrase. Avec l’évocation du char à bœufs, on a un effet de grossissement. Lors de la promenade de l’enfant, il y a un contraste comique entre la lourdeur et la légèreté. On relève une isotopie lexicale de la joie (avec des termes mélioratifs). L’évocation des dix-huit mentons produit aussi un effet comique. Apparaît ensuite le thème scatologique, dont la dimension est atténuée par l’âge de l’enfant, en l’espèce. Il y a un excès comique en relation avec la lourdeur du corps. « Phlegmaticque » appartient au vocabulaire de la médecine ; le diagnostic est fantaisiste : le héros est « phlegmaticque des fesses ».
« Et n’en humoyt goutte sans cause » signifie, en français moderne, que le héros n’était pas ivre pour rien :