Dès le début des années 80, le paradigme de la "globalisation", véhiculé par des instances comme l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), prétendait rendre compte d'une mutation profonde de l'état du monde, marquée par l'interdépendance croissante des économies, la disparition des frontières nationales ou sectorielles et la diminution de la marge de manœuvre des Etats, sous l'effet conjugué de l'accélération du progrès technologique, de la réorientation de la stratégie des grandes firmes multinationales et des politiques de dérégulation adoptées par un certain nombre de gouvernements occidentaux. En partie favorisée par ce nouveau contexte mondial, la disparition de l'URSS et donc de l'ordre politico-stratégique bipolaire qui prévalait jusque là a provoqué une rupture encore plus radicale... D'où l'idée d'un "vide de puissance", d'un "déficit de régulation", d'un état de "désordre international". Mais cette période de"mutation" a aussi été marquée par un nouvel essor des processus d'intégration régionale en Europe, en Amérique et en Asie.
La notion d’intégration économique met l’accent sur l’allocation optimale des ressources. Les gains de l’intégration sont alors liés, conformément à la théorie classique du commerce international, aux différences en termes d’aptitude, de dotation factorielle, de préférences des consommateurs ou de préférences collectives. Pourtant, l’intégration fait référence à une homogénéisation qui n’est pas seulement la conséquence mécanique de l’échange, comme le suggère, par exemple, le théorème d’égalisation du prix des facteurs, mais également le résultat d’une volonté d’effacer certaines de ces différences, notamment lorsqu’elles sont d’ordre réglementaire ou institutionnel.
La notion d’intégration fait donc également appel à l’idée d’agglomération et de fusion de plusieurs pays qui souhaitent constituer un espace économique autonome, dans lequel les obstacles et les disparités se réduisent ,voire