Les acteurs s’organisent autour d’un schéma typique du nouveau contexte Les développeurs industriels, les autorités laotiennes, la Banque mondiale et les ONG sont les principales forces en présence dans le projet Nam Theun 2. Cette distribution des rôles est caractéristique du nouveau contexte du développement des barrages : aux forces de proposition que sont les autorités locales et les industriels viennent s’opposer des forces contraires, les ONG activistes.
La Banque mondiale intervient car le décor du projet est un pays pauvre (il faut l’aider pour sa participation financière au projet) et peu stable (il faut donc donner des garanties aux investisseurs).
La situation de débats entre développement et environnement est, comme on l’a vu, assez équilibrée entre arguments pro-barrage et anti-barrage. La situation est donc tangente et l’action des acteurs peut être déterminante pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Dans ces conditions, les actions des différentes parties prenantes peuvent-elles trancher ce débat et faire prendre une décision sur l’avenir du projet ?

• Le jeu d’acteurs tend à freiner le développement du projet

Le jeu d’acteurs qui se met en place tout au long du développement du projet se caractérise par un premier clivage, qui est celui que l’on a déjà décrit : d’un côté, les partisans du barrage qui affirment qu’il s’agit d’une chance de développer le Laos de manière efficace ; de l’autre, les opposants qui considèrent que les impacts environnementaux et sociaux sont inacceptables.
Dans ce clivage, on peut dire que le côté des opposants au projet est animé par une grande cohérence : les ONG activistes se fédèrent, travaillent en réseau, maintiennent une pression sur les développeurs. Au contraire, le camp des partisans du barrage est assez divisé en interne : les acteurs intéressés par une résolution rapide des débats et une construction immédiate du barrage (las autorités du Laos et