Les agrégat économiques
1.1.
les critiques internes du Pib
Les critiques internes à l’encontre du Pib apparaissent finalement moins fréquemment mobilisées que celles que nous mentionnerons ci-dessous (§1.2.)5. Or, il nous semble qu’elles sont au cœur des analyses et interrogations autour des performances des services en général, et de l’action publique (souvent des « services publics ») en particulier, modelant généreusement alors le lit de comportements ultérieurs se référant, par exemple, au benchmarking. Les services représentent environ 75% de l’emploi dans les économies développées et deux tiers environ du produit intérieur brut. Pour autant, son périmètre (critique externe) mais surtout la manière de rendre compte de cette production dans les données quantifiées sont pétries d’incertitude. Cela a amené I. Illitch6 à considérer que plus des deux tiers du Pib tertiaire était marqué par une forte incertitude (Petit, 2004).
Cette incertitude porte tout autant sur ce que produisent « en valeur » les services, en particulier pour les services qui ne transitent pas par le marché, et dont la monétarisation relève de certaines conventions. Mais surtout en volume. En effet, puisque la croissance économique trace l’évolution du Pib en « volume », dans une vision très industrialiste (et matérielle) des flux d’échanges, le point de discorde –ou d’incertitude-, concerne la mesure de l’évolution des prix dans les branches tertiaires7. Dans les services en effet, cette mesure est problématique car elles nécessitent l’identification d’unités stables et standardisées de 5
Voir par exemple Fitoussi et Laurent, 2008
6
Voir aussi sur des aspects plus techniques, Triplett, et alii, 2004.
7
Pour raisonner en « volume », on rappelle que généralement les séries statistiques en « valeur » sont