Les ambassadeurs, Hans Holbein (1533)
Nous pouvons voir deux hommes, en réalité des ambassadeurs au sommet de leur gloire et leur vie mondaine. A gauche, c’est Jean de Dinteville (en habit de cour) et à droite Georges de Selve (en habit ecclésiastique), évêque de Lavaur.
Cette toile a été peinte à l’occasion de la prise de fonction de Jean de Dinteville à la cour d’Angleterre. Au second plan, des étagères avec divers objets tels qu’un globe terrestre, une équerre, un compas, un luth avec une corde cassée, un globe céleste ainsi que des cadrans. Cela se réfère au Quadrivium, ils ont donc une signification symbolique et renvoient à l’astronomie, à la musique, à l’arithmétique, à la géométrie. De plus, nous remarquons une tâche blanche au sol. En effet, nous sommes en présence d’une anamorphose, c’est-à-dire une image déformée et grotesque donnée par un miroir courbé. En réalité, celle-ci est un crâne humain distordu. Pour comprendre le sens de cette toile, il faut pouvoir identifier le crâne. Pour identifier ce crâne, il faut se déplacer latéralement sur la gauche, se baisser et regarder par un trou fait dans le cadre juste en dessous du petit crucifix figurant dans le coin supérieur de la toile mais que l’on ne voit pas ici. Nous sommes en présence d’une allégorie picturale, c’est-à-dire une peinture dont chaque élément évoque minutieusement les aspects d’une idée. Ce type de toile appartient à un genre artistique particulier : le memento mori qui signifie « souviens-toi que tu mourras ». Il s’agit de rappeler aux Hommes qu’ils sont mortels et vaniteux (ce qui est vain, frivole, dérisoire) dans leurs activités. C’est pourquoi ce type de toile est également appelé Vanité. L’anamorphose ici impose une lecture symbolique et dit à celui qui la regarde que la gloire, le savoir (figuré par instruments) ne doivent pas faire oublier aux Hommes que la mort est le terme de toute chose. Le crâne renvoie à l’idée de mort mais aussi à la passion du Christ, qui est mort sur