Les célibatants
Etre célibataire, assurent les principaux interessés, c'est assouvir sa soif d'indépendance. C'est vivre comme les autres, mais plus fort, plus vite, plus intensément : dormir jusqu'à 15 h, regarder 3 films à la suite, dévorer un livre en une journée. Vivre seul c'est aussi s'offrir le luxe d'être invivable « Poussé par une irrésistible injonction à être soi, l'individu se rêve de plus en plus maître de sa vie » explique le sociologue Serge Chaumier (La Déliaison amoureuse). Une motivation égoiste ou il n'est plus question de n'exister qu'à travers l'autre. Influencé par un besoin de confort, on remarque que beaucoup s'incrustent dans leur partition en solo pour échapper à une vie de couple qui ressemblerait à une « petite mort ». Mieux vaut être à peu près heureux seul que malheureux à deux, affirment les adeptes modernes du singulier.
La vie en solo devient une sorte d’adolescence prolongée. Le célibataire doit sortir, sortir pour sortir, voir du monde, se sentir exister, libéré de toute contrainte conjugal.
Une solitude revendiquée …
Pourquoi ces hommes et ces femmes, qui rêvent souvent de trouver l'âme soeur, restent-ils seuls ? Est-ce un réflexe de fuite ? L'angoisse de l'engagement ? La peur de l'échec ? Un manque d'opportunités ?
Trop occupés à bricoler leur nouvelle identité dans le célibat, ils ne se posent pas de questions. Mariage raté, travail très prenant, tentatives de vie à deux peu concluantes, la vie en solo commence souvent sans avoir été décidée. Parmi les 37,7 % des foyers qui vivent seuls, en France, on trouve d'abord les célibataires (13,4%) puis les veufs (11,6%), les familles monoparentales (7,3%) et les divorcés (5,4%). Le quotidien au singulier n'est plus considéré comme un drame, et c'est nouveau. Un nombre grandissant de «solobataires» ne souhaitent plus en sortir. Par attribution causale externe, on préfère revendiquer sa solitude plutôt que d'avouer la subir . On dit vouloir se