Les ch'tis
Maintenant, c’est fini : Philippe doit changer de poste, pas dans le Sud comme il voulait, mais à Bergues, une ville dans le Nord-Pas-de-Calais.
D’après les renseignements d’un oncle de Julie qui habitait dans le Nord il y a quelques années, Philippe envisage le pire. Lors de son départ, Julie lui donne une veste chaude et un bonnet pour se protéger du froid. Sur la route vers le nord, la Police l’arrête parce qu’il roule à cinquante kilomètres à l’heure, trop lentement pour l’autoroute. Pour sa défense, il dit qu’il ne veut pas aller au Nord-Pas-de-Calais et le policier est indulgent.
Arrivé à Bergues, son nouveau collègue Antoine l’accueille. Et bien sûr, il pleut. En plus, son appartement de fonction n’est pas meublé et il n’a pas de lit pour la nuit. Antoine lui propose de dormir chez lui, c’est-à-dire dans la maison de sa mère où il habite encore. Le lendemain au petit déjeuner, Philippe est confronté pour la première fois avec le petit déjeuner Ch’tis et avec le maroilles, un fromage très fort.
Il y a encore quelques malentendus les premiers jours, parce que le dialecte et les habitudes de ses nouveaux collègues sont assez différents. Ils ne déjeunent pas dans un restaurant mais dans une baraque à frites, Antoine est souvent ivre quand il rentre de la distribution du courrier et Philippe ne comprend pas tout ce qu’ils disent. Mais contre toute attente, ils sont très accueillants et Philippe commence à bien les aimer. Quand Philippe