Les classes moyennes existent-elles encore?
Plan :
I/ Processus de moyennisation de la société en France. A) Structure sociale au début du XXème siècle. B) Une moyennisation permise par des raisons économiques. C) Mais aussi par des raisons sociales.
II/ Les limites de la moyennisation A) Critique de la théorie de la moyennisation dès les débuts. B) Depuis le début des années 1980, un retour aux fortes inégalités économiques C) Depuis le début des années 1980, un retour aux fortes inégalités sociales.
Au cours des Trente Glorieuse, la France connait une réduction des inégalités de salaire qui entraine un processus de moyennisation de la société, c’est-à-dire le sentiment pour une majorité de la population d’appartenir à une classe moyenne ainsi qu’un rapprochement des modes de consommation, des niveaux de vie mais aussi des modes de vie. La moyennisation se caractérise en effet par une réduction des inégalités économiques, un rapprochement des comportements sociaux et une mobilité sociale ascendante, c’est-à-dire la possibilité de progresser au sein de la hiérarchie sociale. La classe moyenne se forme par l’effacement des frontières entre les catégories de population et serait une catégorie située autour du revenu médian, environ au dessus des 30% les plus pauvres et en dessous des 20% les plus riches. Tout cela venant alors contredire la théorie marxiste basée sur l’idée d’une bipolarisation de la société entre prolétaires et bourgeois.
Nous pouvons cependant nous demander si cette analyse de la classe moyenne est aujourd’hui encore pertinente.
Pour cela, nous présenterons dans un premier temps le processus de moyennisation qui a eu lieu durant les Trente Glorieuses puis dans un second temps, nous en montrerons les limites et l’essoufflement de la notion de classe moyenne.
Au début du XXème siècle, la société française se décompose en quatre groupes sociaux : tout d’abord les paysans qui étaient les plus