Les consequences des guerres
L’un des credo du libéralisme pourrait s’énoncer de la manière suivante: «Moins il y a de politique, plus il y a de liberté. ». Selon cette conception, la liberté se déploie dans le domaine des affaires individuelles, qu’elles soient économiques, culturelles ou religieuses. Le rôle de l’Etat doit, de ce fait, être extrêmement limité. Il suffit qu’il maintienne la sécurité des citoyens et qu’il garantisse la propriété privée. L’Etat, ainsi compris, est un moyen, un moyen au service des fins individuelles. Dans cette perspective, il est légitime de se demander: l’Etat est-il un mal nécessaire aux hommes ? En effet, si l’Etat n’est qu’un moyen, ne peut-on le remplacer par un autre moyen ? De même que pour produire une sculpture on peut préférer le bois (plus tendre et plus souple) a la pierre, ne peut-on envisager de substituer à l’Etat une autre forme d’organisation qui respecte davantage la liberté? Cependant, le problème est peut-être mal posé. Du moins rencontrons-nous ici une réelle difficulté sur quelle idée de l’homme pouvons-nous fonder ce rejet ou cette limitation extrême de l’Etat ? Car, se demander si l’Etat est nécessaire aux hommes exige que l’on s’interroge sur ce que représente ce pluriel : les hommes. Or, il n’est pas impossible que la perspective d’une communauté des hommes ne soit pensable que sur un horizon universel. Or, qu’est-ce qui peut garantir cet horizon, si ce n’est un Etat ? Pourtant, l’Etat est aussi source d’arbitraire et de violence faite aux hommes. Nous nous trouvons alors confrontés à une nécessité extrêmement problématique de l’Etat.
Textes / Ouvrages de référence
Engels: L'État n'est pas du tout un pouvoir imposé du dehors de la société ; il n'est pas davantage « la réalisation effective de l'idée morale », « l'image et la réalisation de la raison », comme le prétend Hegel. Non, il est un produit de la société parvenue à un degré de développement déterminé ; il est l'aveu que cette société s'embarrasse dans une