Les droits du roi sur l'eglise de france
« Sache à ta très grande sottise que nous ne sommes sujet à personne au temporel ». Dans un échange de lettres avec le Pape Boniface VIII, le roi de France Philippe Le Bel affirme sa divergence avec les prétentions papales. Le conflit ouvert entre ces deux personnalités aura des conséquences importantes sur les rapports à la fois entre le Pape et la Couronne de France, et entre l'Eglise et le Roi de France.
En 1302, le même Pape lance la Bulle Unam Sanctam après réunion des prélats français à Rome, et proclame ainsi la suprématie de l'Eglise sur l'Etat. Il disposerait à la fois du pouvoir spirituel, c'est à dire relatif à la religion, mais aussi du pouvoir temporel qui est celui se consacrant aux affaires humaines. Dans l'échange de lettres, Philippe Le Bel revendique lui le pouvoir temporel normalement attaché au roi, et revendique également de pouvoir nommer tous les évêques de son royaume. Il convoque ainsi les Etats généraux afin que ses sujets lui apportent un soutien. Il sera menacé d'excommunication par le Pape, mais il va réagir avec l'attentat d'Anagni en 1303, où il capture Boniface VIII. Il va ainsi mettre en place Clément V en tant que Pape, acquis à la cause française. Une papauté s'installera même ensuite à Avignon. Ces évènements constituent une avancée du mouvement gallican, qui est une doctrine religieuse sous tendant l'organisation de l'Eglise catholique de France autonome par rapport au Pape. Le gallicanisme va déboucher sur l'autorité du roi de France sur son Eglise française, qui sera effective du XIVè jusqu'au XVIIè siècle
C'est dans ces conditions qu'il faut se demander comment se manifestent les prérogatives du roi sur l'Eglise de France.
Le roi de France dispose de prérogatives nombreuses sur l'Eglise de France, issue du gallicanisme (I). L'affirmation du gallicanisme a ensuite permis à la fois d'étendre et de limiter les droits du roi sur l'Eglise. (II).
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