Les escortes de processions dans l'entre sambre et meuse reconnue patrimoine immatériel par l'unesco en 2012
Qu’est-ce qu’une « marche » ? Si la définition ne pose aucun problème pour les « marcheurs » eux-mêmes, il est vrai que le terme peut prêter à confusion pour un non-initié.
Selon Arille Carlier dans son Dictionnaire de l’Ouest-Wallon, une marche, nom féminin wallon, est une « formation armée qui participe aux processions » ; in mârcheû est un « soldat improvisé qui escorte une procession » et marchî, ou marchér dans certaines localités, c’est « participer en arme à une marche ». Par contre, « marcher » dans son sens ordinaire de « se déplacer en déplaçant les pieds l’un après l’autre » se dit communément rotér ou routér en wallon ; un marcheur est alors in roteû ou routeû. Rien de commun, donc.
Une marche, comme le souligne Joseph Roland, est d’abord « un cortège, un défilé. Une procession est une marche d’un caractère religieux.[1] » Mais dans la région qui nous occupe, et par extension, une marche, c’est « plusieurs compagnies de soldats improvisés, qui participent à un événement solennel, le plus souvent une procession en l’honneur d’un saint ou d’une sainte ». Cet événement a lieu la plupart du temps annuellement, tous les sept ans à Fosses-la-Ville, à l’occasion de la dédicace de la paroisse. Une marche est donc composée de soldats en armes, rassemblés au sein d’une ou de plusieurs compagnies, escortant une procession religieuse en la rehaussant de leur présence. Ce genre de manifestation se rencontrant également ailleurs en Europe, il est possible de la définir alors plus généralement comme une « procession escortée ».
L’Association des Marches folkloriques de l’Entre-Sambre-et-Meuse donne une autre définition, intéressante en ce qu’elle s’attache à résumer la mentalité du « marcheur » :
« Marcher », pour les gens de l'Entre-Sambre-et-Meuse, a une autre signification que « changer de place ». « Marcher », c'est revêtir un costume d'un autre âge ; « Marcher », c'est évoluer derrière