Les expériences de milgram
Pour son expérience, Milgram recrute par petites annonces des hommes de 20 à 50 ans aux profils variés (catégorie socio - professionnelle, niveau d’éducation, etc.). Ces derniers pensent participer à une étude visant à analyser scientifiquement l’utilité de la punition pour la mémorisation. L’expérience se déroule dans les locaux de l’université, en échange d’une faible rémunération (4,5$).
A son arrivée, chaque participant (appelé sujet) prend part à un tirage au sort truqué qui lui confie le rôle "d’enseignant". Le rôle "d’apprenant" échoit à un acteur travaillant pour l’université (ce que le sujet ignore). Pour le sujet, les rôles ont donc été définis par le hasard. L’expérience se déroule sous le regard de "l’expérimentateur", un scientifique représentant l’université.
L’apprenant est mis dans une pièce à part, affublé d’un dispositif censé lui infliger des décharges électriques. Il est en contact avec l’enseignant et l’expérimentateur grâce à un microphone. Le rôle de l’enseignant est de faire mémoriser à l’apprenant une liste de mots allant par paire (par exemple, "ciel" et "bleu"). A chaque erreur de l’apprenant, l’enseignant lui envoie un choc électrique dont la puissance augmente progressivement (15 V supplémentaires à chaque fois), avec un maximum de 450 V. Afin de donner à l’enseignant une idée de l’intensité des chocs, il reçoit lui-même une décharge de 45 V et des indications figurent en dessous des boutons qu’il doit actionner ("choc modéré", "choc violent", "attention, choc dangereux", etc.). Il lui est en outre demandé d’annoncer à chaque décharge infligée à l’apprenant le nombre de volts correspondant.
Selon un plan pré-établi, l’apprenant commet suffisamment d’erreurs pour amener l’enseignant à augmenter la puissance des chocs électriques. A mesure que celle-ci croît, l’apprenant manifeste sa souffrance de façon de plus en plus claire : gémissements d’abord, puis plaintes à voix haute du type "Sortez moi de là ! J’ai des problèmes