Les faux monnayeurs - andré gide
En effet, la question de la présentation du recit se propose a Gide des qu'il pense a réaliser son roman. Comment alors donner de l'épaisseur au recit ?Il utilise tout un système de jeux d'optique, une sorte de jeu de miroirs: nous voyons d'~ bord le reflet des événements sur les personnages qui les vivent, puis le reflet de ce reflet dans Ie Journal d'Édouard. Enfin le tout est encore commente par un narrateur qui apparait comme un personnage intermédiaire - que Germaine Bree appelle "personnage interpose" - et qui accentue la distanciation au point de détruire complètement l'illusion romanesque.
La presentation des faits
En ce qui concerne la présentation des faits, nous voudrions citer deux points de vue opposes. Tout d'abord, celui de Germaine Bree qui s'applique a prouver tout au long du chapitre
X de son étude critique sur Gide que celui-ci a choisi pour son roman, la présentation directe des faits. Elle nous dit que
"( ... ) Gide hésite longtemps avant d'adopter pour
~es Faux-Monnayeurs la présentation directe des faits par l'auteur lui-même; il songe a trois"tr~ éléments" successifs au a faire raconter les événements par divers personnages qui y sont mêlés;
( ... )"
- et elle continue - "le Journal des Faux-Monnayeurs ne nous dit rien du tout sur les raisons qui ont décide Gide a se servir d'une technique de présentation directe ( •.• )"(1). L'etonnant c'est qu'elle ne s' est pas rendu compte que la citation dont elie se sert pour son argumentation contredit Ie choix d'
Andre Gide, c'est-a-dire la présentation indirecte des événements par des personnages divers. C'est Ie point de vue de Geneviève
Idt qui nous parait Ie plus s ens e . Des juillet il déclare vouloir imiter le simple récit impersonnel fait par Lafcadio. Il connait déjà ses limites autrement ce serait repeter l'expérience d'Isabelle. II adopte donc la