Les filles de noces
MISÈRE SEXUELLE ET PROSTITUTION AU XIXÈME SIÈCLES
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nécessaire à la société qu’il faut contrôler et réglementer afin d’y éviter un mélange des différentes classes. Ce système se verra vite dépasser par la réalité sociale du moment. En effet la fin du Second Empire voit apparaitre l’émergence de nouvelles demandes et conduites prostitutionnelles qui reflètent notamment l’embourgeoisement d’une clientèle qui recherche l’illusion de la séduction, de la femme inaccessible, intimité calquée sur le modèle conjugal … On assiste donc à l’échec du réglementarisme et au développement de la prostitution clandestine, les maisons closes se développent petit à petit en maisons ouvertes où les filles circulent librement. Ces lieux deviennent des lieux de débauches. C’est avec cette évolution que la question médicale va se poser. En effet au même moment le mal vénérien va devenir un des enjeux majeurs de l’époque. La prostitution passe d’un « mal » nécessaire à la société à un « mal » médical. À partir des années 1870-80 le « système français » est de plus en plus remis en cause et fera l’objet de nombreuses revendications, et ce partout en Europe. Le problème du contrôle de la prostitution deviendra une affaire publique qui sera mis en avant par des associations, journaux, livres, et des politiques. Tout au long de son œuvre Alain CORBIN nous démontre que le plus vieux métier du monde reste une liberté que les autorités ne parviendront jamais à contrôler malgré tous les moyens mis en place.
1ère partie : Le projet réglementaire et ses milieux clos.
Chapitre 1 : Le discours réglementariste.
Dans cette partie de son œuvre CORBIN s’appuie beaucoup sur l’œuvre de Parent du Châtelet qui fut la référence prostitutionnelle de l’époque. Comme le démontre l’auteur son ouvrage ne concerne que la « prostitution publique ». En effet la fille entretenue ne le concerne pas (celle qui paye des impôts, possède un domicile …) car elle