Les grandes découvertes au xvème siècle
INTRODUCTION
Les grandes découvertes des XVe et XVIe siècles s'expliquent par un faisceau de motivations génératrices d'innovations et de progrès techniques dans le domaine de la navigation. À la crise du XIVe siècle, marqué notamment par la peste noire et la guerre de Cent Ans, succède, à partir des années 1430-1450, une expansion économique rapide liée à l'essor démographique, au mieux-être des campagnes et au développement des hautes classes de la société. Mais la croissance des échanges fait vivement ressentir un besoin de numéraire que la naissance du crédit ne peut seule compenser. La soif de l'or est donc le premier moteur des grandes découvertes : on sait que l'Afrique en est riche et l'on se persuade, sur la foi de Marco Polo, que la Chine (Cathay) et le Japon (Cipango) en regorgent. S'y ajoute le désir d'accéder directement au marché indien des épices à un moment où la conquête turque entrave le commerce des cités italiennes (maîtrise de la Méditerranée et fermeture de la route de la soie).
I. Les PAYS decouvreurs
1. Le rôle moteur du Portugal
Le Portugal se lance le premier dans l'aventure. Ce petit pays mû par une grande ferveur patriotique et religieuse, peuplé de moins d'un million d'habitants - pour la plupart des paysans pauvres - dispose néanmoins de quelques atouts économiques: il pratique le commerce du vin, de l'huile d'olive et des fruits secs avec les pays de l'Europe du Nord, loin de la concurrence italienne. En outre, il a mis au point l'instrument adéquat : la caravelle, sorte de nef atlantique allégée et affinée, à la voilure divisée et mixte (carrée et latine). Le XVe siècle voit la lente progression des Portugais le long des côtes de l'Afrique sous