Les impacts du printemps arabe
Lors d’un discours, le 15 février dernier, Barack Obama a affirmé qu’ « au Moyen-Orient, une jeune génération dynamique cherche à saisir sa chance. » En effet, entre décembre dernier et aujourd’hui, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans tout le Maghreb et dans certain pays du Proche-Orient. Ces contestations, souvent initiées par des jeunes sur les réseaux sociaux mais réunissant ensuite toutes les classes sociales, ont abouti à de nombreux changements, et on peut par conséquent s’attendre à des impacts importants sur l’interface méditerranéenne, à la fois à un niveau politique, économique, et peut-être démographique. Dans quel contexte le « Printemps arabe » est-il né? Comment s’est-il manifesté, et répandu dans tout le monde arabe? Quelles en seront les possibles conséquences?
Les révolutions arabes naissent en Tunisie. Le 17 décembre dernier, Mohamed Bouazizi s’immole par le feu après s’être fait confisquer par les forces de police les marchandises qu’il vendait. Jeune, diplômé mais sans emploi, il devient le symbole de toute une génération, puis de la révolution. Les émeutes débutent lorsque l’on apprend son immolation, puis elles s’amplifient de jour en jour. Le Président Ben Ali, alors en fonction depuis 1987, tarde à s’exprimer puis ne parvient pas à apaiser la population et sa colère. En effet, si cette immolation a constitué l’élément déclencheur des émeutes, la situation économique et sociale était devenue extrêmement difficile pour la population: alors que celle-ci est très jeune (24% a moins de 14 ans), et relativement bien éduquée, le taux de chômage est élevé, et, en plus de tout cela, le prix des denrées alimentaires de base avait très fortement augmenté durant les mois précédents, alors que ce type d’achat constitue la majeure partie du budget des foyers les plus pauvres. Le sentiment d’injustice et la misère pousse donc des centaines puis des milliers de