Les ingénus
Les ingénus sont le septième poème des fêtes galantes. Le titre à lui seul indique des personnages qui parlent d'une innocente franchise sans rien dissimuler de leurs pensées et de leurs sentiments. Verlaine reprend dans ce poème le même ton désabusé et désenchanté de l'amour à travers un groupe de jeunes premiers et de "belles rêveuses" présentées comme cruelles font rimer jupe avec dupe.
I- Le libertinage amoureux, jeu de dupes Ce poème en alexandrins traite comme les autres poèmes des fêtes galantes, de la recherche de l'amour vue sous un jour superficiel. Affublées de toilettes raffinées, les marquises Louis XV semblent plus cacher une poupée en celluloïd que l'Eve éternelle. Déjà dans le poème "L'allée" Verlaine nous présentait la femme" fardée et peinte", "frêle parmi les nœuds de rubans" et "avec mille façons et mille afféteries qu'on garde d'ordinaire aux perruches chéries". Dans cette atmosphère de libertinage sophistiqué, les sentiments se résument au jeu de cache-cache de la coquetterie dans laquelle la quête amoureuse n'est qu'un amusement, un plaisir de l'esprit dans lequel on ne vit qu'à la surface de soi-même. Le jeu de cache-cache avec "les hauts talons" et "les longues jupes" dont le mouvement amplifié par l'allitération des liquides "l" devient paradoxalement sous l'effet du vent et des irrégularités du terrain une lutte permanente pour les amantes, se termine en plaisir innocent pour les jeunes premiers sous la forme d'une image sensuelle fugitive vite "interceptée". Dans la seconde strophe l'ironie du poète se manifeste à travers "un insecte jaloux" qui malgré sa modeste taille obtient un même résultat.
II- Le pittoresque des aventures galantes On retrouve dans ce poème tout le caractère artificiel des