Les instances de formation continuée
L’artiste, marionnette du système économique ?
À travers ce travail de recherche sur les instances de formation continuée en arts du spectacle en Belgique francophone, nous avons constaté une certaine corrélation entre la professionnalisation croissante dans le domaine artistique et la création des centres de formation continuée pour les artistes tels le CIFAS, le CREPA, le Centre des Arts Scéniques ou encore Théâtre & Public. En effet, dans le courant des années 1990, un phénomène de démocratisation de l’accès aux études artistiques entraîne une augmentation du nombre de prétendants à trouver une place dans le monde théâtral mais aussi une forme de précarisation pour les nouveaux arrivants, toujours de plus en plus nombreux, qui n’arrivent pas à trouver une place dans les théâtres établis.
Pour venir en aide à l’émergence de ces nouveaux créateurs, est créée, au début des années 1990, la Commission Consultative d’aide aux projets théâtraux qui a pour tâche de remettre un avis sur le projet proposé par l’artiste et d’accorder un subside dont le montant sera décidé par le Ministre de la Culture. Ici, aussi, il va y avoir un obstacle pour les artistes émergents car toujours plus d’artistes cherchent à entrer dans la profession, obligeant ainsi le Conseil à refuser de nombreux projets. Seulement un tiers des projets proposés est aidé au vu de l’enveloppe budgétaire du Conseil[1].
C’est dans ce contexte, quelque peu désolant, que les pouvoirs publics ont décidé de renforcé avec plus de vigueur l’accompagnement de l’entrée dans la profession par le biais de différentes structures, celles des centres de formation continuée[2]. Ces dernières « ont pour mission de faciliter l’entrée dans la vie professionnelle des jeunes comédiens et metteurs en scène diplômés d’une des cinq écoles supérieures d’Art dramatique de la Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique »[3] ou encore « une volonté d’offrir aux interprètes du