Les institutions politiques turques et ukrainiennes respectent- elles suffisamment le premier des trois « critères de copenhague » ?
Si à première vue la Turquie et l’Ukraine n’ont pas beaucoup de points communs, chacun des deux pays a plus ou moins fortement exprimer le souhait d’adhérer à l’Union Européenne. L’organisation, qui au fil des années et des adhésions a fixé des critères d’adhésion de plus en plus stricte, a accepté en 2005 de démarrer les négociations avec la Turquie. Cette étape succédait à la conclusion du Conseil de l’Europe que la Turquie respectait suffisamment les critères politiques de Copenhague. Ceux-ci, formulés en 1993 par le Conseil européen, définissent qu’un pays candidat doit être doté d’ « institutions stables garantissant la démocratie, la primauté du droit, les droits de l’homme, ainsi que le respect des minorités et leur protection ». L’Ukraine, quand à elle, n’a pas encore ce statut. Le pays indépendant depuis la chute de l’URSS en 1991 tente d’accorder ses institutions et sa constitution à ses engagements pris lors de son entrée dans le Conseil de l’Europe en 1995. La révolution orange qui avait porté en 2004 Viktor Iouchtchenko à la présidence avait suscité un véritable espoir de changement démocratique et de rapprochement avec les pays occidentaux. En Turquie, le Premier Ministre Erdogan, estimait cette année après la victoire du « oui » au référendum portant sur une modification de la Constitution que le peuple turque avait « franchi une étape historique sur la voie de la démocratie et de la suprématie de l'Etat de droit ». Pourtant le non-respect des critères politiques de Copenhague reste aujourd’hui encore un argument des opposants à l’entrée de ces deux pays dans l’Union et les réformes constitutionnelles récentes ont été source de débats au cours duquel on s’est demandé si les amendements apportés à la Constitution la rendaient plus démocratiques. Au cours de cette étude nous nous pencherons donc sur la