Chapitre VI : Les institutions urbaines aux XIIème siècle XIIIème siècle
La réalité politique au niveau le plus locale, c'est pouvoir banal. Et il y a différents détenteurs de ce pouvoir banal, il y a donc le simple seigneur chapelain (au niveau le plus local), le prince territorial (au niveau territorial), le roi (au niveau national) et il y a aussi les églises, qui pouvaient détenir le pouvoir banal comme les seigneuries ecclésiastiques. Et ce qui est nouveau, c'est qu'à partir du XII ème siècle, on voit apparaître un cinquième détenteur en somme d'un pouvoir banal dans le cadre des ville, ça va être ce que l'on nomme le mouvement communale.
Le pouvoir banal (banal au sens de fréquent, on le retrouve le partout), même si quand on parle de seigneurie banale, on pense avant tout à des seigneuries rurales parce que lorsque la société du XI ème - XIIème siècle est rural dans le sens que 90 % de la population française habite dans les campagnes, le phénomène concerne bien sûr également les villes.

I– Les seigneuries urbaines et le morcellement politique des villes (exemple de Paris)
Peut être pour commencer, un petit problème justement sur ce mot « ville ». Il y a là un paradoxe, le mot « ville » vient du latin villa qui désigne à l'origine le grand domaine agricole (donc un sens au antipode du terme français moderne). Et on peut dire qu'au Moyen-âge Centrale, le terme désigne désormais le village et donc ceci nous montre que dans l’ensemble, la ville moderne, la ville médiévale a une origine rurale. On peut prendre un exemple assez révélateur (c'est le cas d'une de nos grande métropole actuelle), Montpellier apparaît dans la documentation en 985 entant que villa, donc c'est au départ un grand domaine agricole. Puis Montpellier se développe sous l’impulsions de ses seigneurs (qui s'appelle tous Guillaume [Ier jusqu'à VIII]). Et c'est donc l'un de ces seigneurs, qui donne à
Montpellier le statut de ville dans la décennie 1130-1140, notamment en dotant Montpellier