les mains libres- l'attente
Le dessin de Man Ray met en valeur la structure des mains masculines qui sont liés par une toile d’araignée. Des traces de crayons géométriques et bien définit donne une vision cru, crispé et tragique mais les mains montrent aussi une forme de délicatesse, de protection et de douceur. Ces mains sortent du néant et la toile d’araignée replonge dans le vide avec le terme « jamais » dans le monostiche mais évoque aussi la solitude car l’arrière plan est vide. Le « jamais » donne aussi une dimension infinie à l’attente. Les mains sont dans la forme de tenir un objet arrondie ou ovale voir la tête d’une femme absente. Les mains marquent le contact ; c’est la partie par laquelle on se livre a autrui dans tout geste de rapprochement. On peut alors penser a la citation de Lamartine : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». En effet, le symbole de la toile d’araignée montre que l’attente fut si longue qu’elle a mené au désespoir et donc a la solitude.
Je n’ai jamais tenu sa tête dans mes mains. – Paul Éluard
Le poème est un monostique très bref écrit à la première personne du singulier sous une phrase déclarative. La troisième personne du singulier est utilisée pour évoquer l’Absente ou bien la non nommée. C’est un alexandrin qui a une structure et une césure régulière (6//6). L’allitération en « m » donne de la douceur et de la fluidité au poème qui est en contraste avec la rigueur du dessin. Ce poème est vide dans sa forme car il est très court et a des connotations plutôt négatives ; on entend par la négation le sentiment de regret, le regret de l’homme de n’avoir jamais pu être en contact avec la femme ou bien le regret de l’homme de ne plus être au coté de la femme c’est pour ca que le dessin s’inscrit dans le néant. Le « jamais » donne une dimension tragique et renforce l’idée de regret et l’emploi du passé composé montre que l’action est achevée, que la femme n’est plus là mais que malgré tout l’homme et